Toute partie de pétanque se construit à partir d’une inspiration (c’est du moins ce que son joueur laisse entendre) qui est tenue à s’accommoder tant bien que mal d’une série de contraintes et de procédures qui rentrent les unes dans les autres comme des poupées russes.
Contraintes de la boule et du terrain, contraintes de la pesanteur d’origine gravitationnelle, contraintes des formes fixes (comme dans le cas du lancer de cochonnet ou du séant de Fanny), etc.
Doit-on s’en tenir aux recettes connues et refuser obstinément d’imaginer de nouvelles formules ?
Les partisans de l’immobilisme n’hésitent pas à répondre par l’affirmative. Leur conviction ne s’appuie pas tant sur une réflexion raisonnée que sur la force de l’habitude et sur l’impressionnante série de parties prodigieuses (et aussi, hélas, de parties moins prodigieuses) qui ont été obtenus dans les formes et selon les règles actuelles.
Ainsi devaient argumenter les adversaires de l’invention de la « pès tanqués », sensibles qu’ils étaient à la beauté des terrains de vingt mètres, à l’expressivité des trois bonds et aux boules gigantales (et il n’est pas demandé ici aux amoureux d’y renoncer).
L’humanité doit-elle se reposer et se contenter, sur des lancers nouveaux de faire des mènes antiques ?
Nous ne le croyons pas.
Ce que certains joueurs ont introduit dans leur manière, avec talent (voire avec génie) mais les uns occasionnellement (forgeages de lancés nouveaux), d’autres avec prédilection (plombage), d’autres avec insistance mais dans une seule direction (effet rétro), l’Ouvroir de Pétanque Potentielle (OuPéPo) entend le faire systématiquement et scientifiquement, et au besoin en recourant aux bons offices des machines à traiter l’information.

Il est possible de jouer des parties de boules qui auront des qualités poétiques, surréalistes, fantaisistes ou autres, sans avoir de qualités potentielles. Or, c’est ce dernier caractère qui est essentiel pour nous. C’est le seul qui doit guider notre choix… Le but de la pétanque potentielle est de fournir aux joueurs futurs des techniques nouvelles qui puissent réserver l’inspiration de leur affectivité. D’où la nécessité d’une certaine liberté. Il y a 1 siècle, quand un joueur potentiel a proposé la forme du « pès tanqués », il a laissé, à travers certains procédés mécaniques, la possibilité d’un choix. Ainsi, il y a deux Pépos: une analytique et une synthétique. La Pépo analytique recherche des possibilités qui se trouvent chez certains joueurs sans qu’ils y aient pensé. La Pépo synthétique constitue la grande mission de l’Oupépo, il s’agit d’ouvrir de nouvelles possibilités inconnues des anciens joueurs.